Rue du Général de Gaulle
57500 SAINT-AVOLD.
Tous les jours de 08h à 18h.
Entrée libre.
Les bulbes couverts d’ardoise qui coiffent les trois tours de l’église confèrent à l’abbatiale un aspect baroque et pourtant l’architecture de l’édifice est classique. C’est le mariage entre le plan médiéval d’une ÉGLISE-HALLE (les trois nefs d’égale hauteur) et le goût marqué du siècle des lumières pour la clarté que lui donnent les grandes baies vitrées. La tour-clocher culmine à 45 mètres. L’Abbatiale est un peu l’image-symbole de la ville.
Dominant le parvis dans une niche d’architecture, la STATUE dite DE LA FOI (ou de la religion) provient du portail classique de la cathédrale de Metz, portail dû à l’architecte BLONDEL et remodelé en 1898.
Origine de Saint-Avold
La ville s’est développée autour de l’abbaye qui fut fondée en 722 par Sigisbaud évêque de Metz. Elle prit le nom de ABBATIA SANCTI NABORIS lorsqu’en 765, CHRODEGANG, évêque de Metz, au retour d’un voyage à Rome y déposa les reliques de SAINT NABOR.
L’abbaye devenue bénédictine était richement dotée par les évêques de Metz, soumise à la règle de Saint-Benoît. Elle connut pendant tout le Moyen-Âge un remarquable rayonnement et une grande prospérité. Vers 1720, le chapitre de l’abbaye Saint-Nabor décide de reconstruire les bâtiments monastiques et l’église abbatiale.
L’Abbatiale fut donc reconstruite entre 1755 et 1769, selon les plans de Léopold DURAND, un moine architecte. Lorsque la Révolution de 1789 éclate, l’Abbatiale n’a que 20 ans d’âge. Aussitôt ladite Municipalité propose à la Nation d’échanger l’église abbatiale contre la vieille église paroissiale Saint Pierre et Saint Paul qui s’élève à l’autre bout de la place. L’Abbatiale est sauvée. Ce n’est que 10 ans plus tard suite à la signature du Concordat, en 1802, que le culte de Rome est rétabli.
En 1906, arrive à Saint-Avold l’archiprêtre NICOLAS DICOP (mort en 1929). En quelques années, il transforme la sobre abbatiale du 18ème siècle en un ebermunster lorrain où le décor baroque bavarois va rutiler dans les stucs et les ors.
L’œuvre baroquisante de l’archiprêtre DICOP sera réduite à néant le 09 novembre 1944 lorsqu’une bombe américaine tombe sur le carré du transept. La coupole centrale et la voûte du croisillon nord s’écroulent, le pilier septentrional est ébranlé, les vitraux sont soufflés, les murs sont criblés d’éclats, les boiseries du chœur sont arrachées, les toiles déchiquetées, les fresques mutilées et les enduits fissurés devront être abbatus.
L’orgue, le grand orgue de Saint-Nabor est mortellement atteint, la chaire baroque, orgueil du curé DICOP est écrasée par la chute de matériaux.
La restauration sera longue, difficile, coûteuse ; elle durera jusqu’en 1970. Tous ces travaux ont permis de restituer à l’église sa pureté originelle. La belle pierre à dominante rose des carrières de Saint-Avold a par la même occasion retrouvé une nouvelle jeunesse.
LE MOBILIER DU CHŒUR
LES BOISERIES
Les lambris de demi-hauteur et les stalles ont été réalisés entre 1755 et 1762 par le sculpteur JACQUES GOUNIN.
Très endommagées par les bombardements de 1944, en partie brûlées, elles sont restaurées entre 1954 et 1970. De la décoration partiellement bûchée, c’est-à-dire supprimée à la hache par les révolutionnaires, il subsiste encore des chutes d’instruments de musique, d’objets liturgiques, de fleurs. Des angelots et des pots à fleurs ont été placés en alternance sur la corniche au dessin ondulé, couronnant les lambris. Elles ont été restaurées durant l’hiver 2009-2010.
LES TOILES PEINTES
Les toiles qui ornaient les trumeaux ont été détruites durant la 2e Guerre Mondiale. Seul le tableau représentant l’ASSOMPTION DE LA VIERGE attribué au peintre naborien JOSEPH MELLING (1724-1796) a pu être restauré.
LE TABLEAU « LE CHRIST EN CROIX »
Depuis 1866, la salle de la Cour d’Assises de Metz accueillait ce tableau représentant la crucifixion de Jésus Christ (dimensions : 3,50m x 1,70m). Il a été réalisé sur le modèle d’une œuvre de Van Dyck et attribué à Jean-André Rixens.
En 1999, un avocat messin, maître Daniel Delrez, estime que « la présence de ce tableau reste inacceptable dans un lieu où la justice est rendue. En dehors de l’aspect religieux, un homme cloué sur une croix n’est pas le genre d’image souhaitable dans un palais de justice ». En attendant une décision définitive, le tableau a été recouvert d’un rideau.
Depuis le 30 avril 2010, le « Christ en croix » a été retiré de la Cour d’Assises et mis en place dans le chœur de l’abbatiale Saint-Nabor où il remplace l’ancien tableau « la Résurrection du Christ » détruit.
LA GLOIRE
Dominant le chœur, vous remarquerez une niche dans laquelle Saint-Nabor, en cuirasse de légionnaire romain, brandit sa lance.
Cette sculpture a probablement été réalisée au milieu du 18ème siècle et restaurée au début du 20ème siècle par l’Abbé Dicop puis à nouveau en 1995.
LA CHAIRE
Elle a été mise en place au début du 20ème siècle à la demande du chanoine DICOP, l’ornementation est particulièrement chargée. La partie conservée est un fragment du support de la cuve, il est en chêne.
Le thème développe les symboles des évangélistes : le lion de Saint Marc, le bœuf couché de Saint Luc, Saint Mathieu, l’ange, la main posée sur la tête du lion (ses ailes servent de fond à la scène) et l’aigle de Saint Jean qui déploie ses ailes.
LA STATUE DE SAINT-NICOLAS
Depuis le Moyen-Âge, Saint Nicolas fait l’objet d’une dévotion très forte à Saint-Avold. La puissante corporation des marchands et celle des bouchers, fondées respectivement en 1481 et 1486, se placent sous la protection de ce saint.
Depuis 1921, une foire de la Saint-Nicolas est organisée le 1er lundi de décembre par l’association des commerçants.
Cette belle statue polychrome a été restaurée par les services de la Ville. Haute de 2,05m et lourde de 80kg, elle est sculptée dans du bois de chêne.
Elle a été installée dans l’abbatiale le 05 décembre 2003.
Notre Saint Nicolas naborien a été réalisé en 1773 et provient de l’ancienne église Saints Pierre et Paul. Elle fut transférée, comme toutes les autres statues, dans l’actuelle église paroissiale récupérée par la commune après la suppression du monastère des bénédictins en 1790-1792.
D’abord installée dans le croisillon de droite à l’emplacement de l’actuel autel de la Vierge, la statue de Saint Nicolas est, suite à des travaux réalisés en 1892, extraite de sa niche pour être reléguée sur le pilastre à droite de l’autel. Cette nouvelle disposition dure jusqu’au 09 novembre 1944, date à laquelle une bombe alliée endommage les autels collatéraux.
Si notre statue échappe miraculeusement à la destruction, elle subit la perte de sa crosse avec des dommages mineurs. Elle sera vers 1952, après une réparation sommaire, placée dans la niche du nouvel autel du croisillon de gauche et ceci jusqu’en 1960, date qui voit son remisage dans la sacristie. Elle subit alors les outrages du temps jusqu’en 2002. Restaurée par les soins de la commune, elle est réinstallée le 05 décembre 2003.
LE CALVAIRE
En bois polychrome et d’inspiration rhénane, il a été réalisé vers 1500.
Le Christ en croix est entouré de la Vierge et de l’apôtre Jean, posés sur des consoles, moulurées, à décor de feuillage.
LA CROIX : les quatre branches de la croix sont terminées par des éléments en forme de quadrilobe, portant chacun le symbole d’un évangéliste :
- hampe : sommet (aigle Saint Jean) et base (lion Saint Marc)
- traverse : gauche (homme Saint Matthieu) et droite (bœuf Saint Luc)
L’ORGUE DE SAINT NABOR
Il s’agit d’un orgue de style classique français construit en 1770-1771 par le facteur Barthélémy CHEVREUX. Les deux atlantes en bois qui se situent sur les tourelles en bois figurent l’allégorie de la jeunesse et de la vieillesse. L’ensemble de la décoration est de style Louis XV tardif voire Louis XVI. Le buffet a été sculpté en 1769-1771 par Jacques GOUNIN.
Cet orgue a été lui aussi victime des bombardements de 1944. Il a été rénové et inauguré le 26 avril 1987.
Il comporte 4 claviers, 1 pédalier, 39 jeux et 2 407 tuyaux. Les tuyaux sont en plomb ou en étain. La mécanique en bois de chêne.
LA MISE AU TOMBEAU
C’est au XVe siècle qu’apparaît le thème très populaire de la « Mise au Tombeau ». Au XVe siècle, avec les malheurs du temps, l’idée de souffrance et de mort domine dans les dévotions des fidèles.
Le groupe de Saint Nabor adossé au mur occidental du bas-côté gauche, sculpté pour partie dans le grès et pour partie dans la pierre de Jaumont a été réalisé vers 1500. Il est de style rhénan à cause des deux soldats assoupis.
Il met en scène autour du Christ mort et prêt a être enseveli, Joseph d’Arimathie et Nicomède représentés sous les traits de beaux vieillards barbus tenant les deux bouts du linceul.
Devant le sarcophage, deux soldats endormis représentés à plus petite échelle figurent symboliquement les gardiens du tombeau.
LE RETABLE DE LA VIERGE
Ce retable est enfermé dans un cadre mouluré, il est taillé dans un beau calcaire jaune. Il date des années 1460.
La sculpture est quelque peu naïve. Elle met en scène quatre séquences de la vie de la Vierge :
- à gauche : l’ANNONCIATION : la Vierge joint les mains et s’incline devant l’ange qui la salue.
- à droite : l’ADORATION DES BERGERS : la Vierge est debout devant l’enfant couché dans son berceau de paille, Saint Joseph en vieillard est assis à l’extérieur de la bergerie. Au second plan apparaissent les bergers.
- au centre : la DORMITION : Marie vient de mourir, étendue sur un lit dont les draps tombent en plis, son corps est entouré du Christ, d’un ange, et des apôtres attristés.
- au-dessus : une minuscule composition représente l’ASSOMPTION de la Vierge enlevée par deux anges.
LES VITRAUX D’ARTHUR SCHOULER
Ils ornent les verrières et ont été réalisés de 1968 à 1971 par le maître verrier naborien ARTHUR SCHOULER. Ils remplacent ceux posés au début du siècle par l’atelier Zettler de Munich, soufflés par le bombardement de 1944. Ils sont au nombre de 16 et représentent une surface de 420m².
Les vitraux de la nef illustrent la création et les quatre éléments eau, terre, feu et air.