Durant des siècles, les fontaines ont alimenté gratuitement les Naboriens en eau de source. Mais elles exigeaient un entretien coûteux assuré par plusieurs fontainiers rémunérés par la ville. À côté de leurs immenses avantages, elles généraient bien des nuisances pour les riverains (servaient parfois de poubelle, certains y faisaient la lessive, en hiver les fuites et débordements formaient de dangereuses nappes de glace). Dégradées durant la Révolution et durant le dernier conflit mondial, elles ont été remises en état. Elles embellissent la ville mais n’encouragent plus les gens à venir s’y désaltérer.
Les trois premières apparurent en 1714, pour améliorer la qualité de la distribution d’eau de source. Toutes les trois présentent des similitudes : un bassin hexagonal ou octogonal, avec un balustre renflé au centre, à chaque fois surmonté d’une statue. Cependant, chacune raconte une histoire différente…
La fontaine Saint-Jean Népomucène
À l’intersection de la rue Hirschauer et de l’avenue Clémenceau
Sur cette fontaine se dresse la statue de Saint Jean Népomucène. Il a été confesseur et évêque de Prague (République Tchèque). Ce saint fut martyrisé en 1385 par le cruel empereur Venceslas. Il n’a pas voulu trahir le secret de la confession de la reine, la belle Judith que l’empereur soupçonnait d’adultère. Saint Jean de Népomucène fut jeté du Pont Saint Charles de Prague. De ce fait, il est aujourd’hui le protecteur des ponts. La statue, placée en 1734, a été réalisée par Johann Krevener, tailleur de pierre tyrolien résidant à Sarre-Union. Sa dévotion a été apportée à Saint-Avold par Charles de Hennin qui invoque le saint lorsqu’il combat les Ottomans.
La fontaine Saint-Nabor
Sur la place de la Victoire
La fontaine Saint-Nabor fut édifiée en 1714. Elle est surmontée du saint patron de la ville, Saint-Nabor, soldat romain de noble famille, qui s’illustra pour sa bravoure. Chrétien, refusant de sacrifier aux idoles, il fut incarcéré puis martyrisé. C’est Chrodegang, évêque de Metz, qui transféra les reliques de Saint-Nabor dans l’Abbatiale qui porte aujourd’hui son nom. Le 24 août 765, deviendra le jour de la fête patronale.
La fontaine Sainte Marie
A l’angle de la rue Poincaré et de la rue de l’Hôpital
Pourtant surmontée de la statue de la Croix de Lorraine (signe d’attachement au Duché de Lorraine), la fontaine doit son nom à la statue de la Vierge à l’enfant logée juste au-dessus, dans une niche d’angle. Cette statue datait du 15ème siècle et fut volée en 1973. En 1986 elle est remplacée par une copie réalisée par Helmuth Muller, sculpteur de Saint-Avold. Depuis, les fidèles s’y rendent pour l’Assomption afin d’y honorer la Vierge, avant de se rendre en procession à l’église abbatiale.
La fontaine Jean Melling
Bâtiment de l’Office de tourisme – rue des Américains
La fontaine est adossée à l’ancien Hôtel de Ville édifié en 1732, « rue des Charrons », aujourd’hui rue des Américains. Elle est construite en 1744 par Jean-Melling, célèbre sculpteur de Saint-Avold, à la demande de la Ville. Cet immeuble abrite à présent les bureaux de l’Office de Tourisme. Simple et rustique, son bassin fut, en 1991, légèrement déplacé afin de le centrer par rapport aux fenêtres du bâtiment. On y ajouta alors un corps central aux armes de la ville, sur lequel fut placé l’ancien mufle de lion. La fontaine reçut en 2002 le nom de « Fontaine Melling » en hommage à son créateur.
La fontaine Wallace
Rue des Américains – Allée Paul Harris
Mise en place en 1992, il s’agit d’une fontaine en fonte de 2,71 mètres de haut et pesant 610 kg. C’est une copie des célèbres fontaines Wallace. Sir Richard Wallace était un philanthrope britannique amoureux de la capitale française. Voyant la crise d’approvisionnement en eau qui affectait Paris au lendemain du siège de 1870, il eut l’idée de doter la capitale de 50 fontaines « à boire » (en 1789, un Parisien ne dispose en moyenne que d’un litre d’eau par jour). Les fontaines Wallace ont été les premières à dispenser de l’eau potable dans la capitale.
On y voit quatre caryatides : la bonté, la charité, la simplicité et la sobriété qui soutiennent un dôme d’où s’écoule un jet d’eau. Pour faciliter la distribution, deux gobelets en fer étamé retenus par des chaînettes, étaient à la disposition du consommateur, restant toujours immergés pour plus de propreté. Ils ont été supprimés en 1952 par « mesure d’hygiène ». Ces fontaines sont attribuées au sculpteur Charles-Auguste Lebourg (1830-1906).
De nos jours, il en subsiste une centaine de ce type dans la capitale, dont environ quarante datant de 1872.
Les fontaines de Dourd’hal
Longtemps possession de l’abbaye bénédictine de Longeville, le village de Dourd’hal est devenu quartier de Saint-Avold le 1er janvier 1965. Riche de son histoire, la bourgade présente au visiteur la vue de trois fontaines rustiques et pittoresques. Deux d’entre elles sont situées sur l’artère principale alors que la troisième se trouve au début du chemin Saint-Sébastien.
Cette dernière, « La Bonne Fontaine », à la particularité d’offrir une eau de grande qualité, provenant de la colline du Hochwald. Nombreux sont ceux qui, aujourd’hui encore, viennent s’y approvisionner.
La fontaine moderne Paul Collin
Place Paul Collin
Dans le cadre de sa politique d’aménagement, la ville s’est enrichie de plusieurs fontaines modernes. Ainsi la fontaine de la place Paul Collin a été mise en place en 1980. Elle a été construite en hommage à Paul Collin, né en 1877, quincailler de la place qui fut premier adjoint au maire de Saint-Avold de 1914 à 1935 et surtout un bienfaiteur de la ville. Il avait en effet légué ses richesses au bureau d’aide social à sa mort en 1961.
En 2007, on décide de surmonter la fontaine de l’œuvre « Amours de licornes » du sculpteur Virgil.
Afin que cet aménagement artistique parle à tous, la fontaine a été représentée avec des licornes, symbole de force mais aussi de générosité. « Amours de licornes » montre 26 chevaux mythiques enlacés. L’œuvre se prolonge dans l’eau du bac avec des traces de sabots et des cornes en torsades.